Banksy, faites le mur

Faites le mur, ce n'est pas un film, c'est un documentaire qui commence comme un gag. Réalisé par Banksy, le mystérieux graffeur, ce n'est pas un autoportrait, mais la description d'un homme ordinaire et peu ordinaire, Thierry Guetta, et la découverte d'un art à part entière, inventif, drôle, astucieux, mais parfois hermétique et risqué, le Street Art. Thierry Guetta est un fripier de Los Angeles qui a une passion compulsive : il filme absolument tout, de ses courses en supermarché jusqu'à la chasse d'eau. Et puis, un jour, entraîné par son cousin, qui n'est autre que Space Invader (qui inonde Paris et les villes étrangères de ses petits aliens sortis tout droit du jeu vidéo éponyme), il filme des graffeurs en action. Il se fera une solide réputation dans ce milieu fermé, notamment grâce à ses guets et ira à la recherche du mythique Banksy. Le documentaire raconte la genèse et l'histoire de cette rencontre et la transformation surprenante de Thierry Guetta en Mr Brainwash.

Film jubilatoire bourré d'anecdotes irrésistibles, de clins d'oeil artistiques et d'oeuvres incroyables, Faites le mur se regarde avec un plaisir continu. On y voit des éléphants roses, des ombres portées figées et même des faux billets.

Banksy avait imprimé un million de livres de billets factices obtenus en remplaçant la Reine d'Angleterre par la Princesse de Galles (billets tirés sur la Banksy of England, évidemment). En en ayant distribué quelques uns, il se rendit compte que les gens s'en servaient pour les dépenser sans aucune difficulté chez les commerçants. L'artiste audacieux se retrouvait faux-monnayeur !

Un des moments les plus drôles du film est quand il accroche ses propres oeuvres dans un musée américain, entre d'authentiques tableaux. Fou rire garanti.

Banksy, c'est aussi un générique qui a fait scandale, glauque et sombre, celui des Simpsons, présenté dans un épisode de la série en octobre 2010.

Et si vous voulez savoir à quoi il ressemble, attention au choc...

On comprend mieux l'affiche, non ?

Personne ne connaît ni son nom, ni son visage.

[Faites le mur, Banksy, sortie le 15 décembre 2010]