Tokyo Smoking Area
(Suite de l'épisode précédent)
Nous sommes restés sur le fait qu'il était interdit de fumer dans les rues principales de Tokyo. Se posait alors la douloureuse question de savoir comment un fumeur survit-il dans la métropole nippone ? Emprunte-t-il uniquement les artères secondaires ? Ne sort-il que la nuit ?
Cette jeune femme fume. Et derrière elle, un autre japonais fume également, en toute quiétude semble-t-il.
Pourtant, ici, nous sommes en plein jour, à la sortie du métro. Pire, un individu menaçant brandit une pancarte incitant à ne pas fumer. Bien sûr, ses propos sont incompréhensibles pour un occidental, c'est... comment dire... du chinois, mais la taille des caractères montre la virulence du message. Et ils continuent de fumer.
Quel est donc leur secret ?
Ce secret tient en deux mots... anglais : smoking area. Aire de fumage.
Ces endroits répartis régulièrement dans la capitale permettent aux fumeurs d'assouvir leur addiction en toute tranquillité. Evidemment, un non-fumeur fuira comme la peste de tels endroits où la concentration de fumeurs rend l'atmosphère parfois difficilement respirable.
Il y en a partout. Comme celle-ci, distinguée et luxuriante, dans la galerie du centre commercial de Takashimaya, à Shinjuku, que j'empruntais tous les jours.
Mais aussi dans les parcs de la ville, ici, le parc Ueno.
Même le zoo de Tokyo a droit à sa smoking area.
Mais il ne faut pas croire que la population tokyoïte se presse autour de ces zones. On peut aussi se retrouver à en griller une en toute solitude, comme ici, près du pont d'Asakusa.
[Smoking areas, Tokyo, Japon, juin 2010]