Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par Maître Po, devin

26336m.jpg

Le docteur Dieulafoy a pu en effet être un grand médecin, un merveilleux professeur; à ces rôles divers où il excella, il joignait un autre dans lequel il fut pendant quarante ans sans rival, un rôle aussi original que le raisonneur, le scaramouche ou le père noble, et qui était de venir constater l'agonie ou la mort. Son nom déjà présageait la dignité avec laquelle il tiendrai l'emploi, et quand la servante disait: "Monsieur Dieulafoy", on se croyait chez Molière. [...] Il avait la souplesse d'un prestidigitateur à faire disparaître le cachet qu'on lui remettait, sans pour cela perdre rien de sa gravité de grand consultant à la longue redingote avec revers de soie, à la belle tête pleine d'une noble commisération.
[Marcel PROUST, Le Côté de Guermantes, À la Recherche du Temps Perdu]

 

Le Dieulafoy de Marcel Proust est très librement inspiré de l'original qui, disciple de Trousseau, fut l'un des premiers à découvrir l'appendicite, et devint un spécialiste de son traitement. Ses ouvrages - notamment les Cliniques médicales de l'Hôtel-Dieu - firent autorité et en 1910, il fut élu président de l'Académie de Médecine. Il décédera l'année suivante.

 

26343m.jpg

La rue Dieulafoy est une rue paisible du treizième arrondissement, proche de la Poterne des Peupliers, non loin de la petite Alsace. Mes pas m'y ramenèrent, il y a quelques mois, bien des années après avoir découvert ce quartier. L'atmosphère n'avait guère changé, il y règnait toujours cette impression d'irréalité tant les pavillons sont semblables, évoquant certaines rues résidentielles de Londres, mais les couleurs pastel des maisons ajoutent une touche de fantaisie qui évite l'uniformité.

 

26347m.jpg

Ces quarante-quatre maisons font partie du même programme immobilier, comme leur allure identique le laisse deviner. L'architecte Henry Trésal les a conçues en 1921, s'adressant à une clientèle intermédiaire, leur proposant des habitations accessibles, bien que plus chères que la moyenne. Difficile aujourd'hui de se croire en plein Paris !

 

26342m.jpg

Comme dans tout endroit que je visite, je traquais le félin. Celui-ci avait traversé devant moi d'un pas alerte et assuré, mais avant même que je le rattrapasse, il s'était posé sur un escalier que j'ai supposé à lui, comme si cela faisait des heures qu'il se prélassait là et que ma présence constituait une intrusion inadmissible. Son regard en disait long sur le ressentiment qu'il éprouvait à mon égard et inconsciemment, je remerciais cette porte de nous séparer.
[Rue Dieulafoy, Paris XIIIe]

Commenter cet article

:
Très jolie rue loin des fureurs de la ville, et pourtant si proche...j'aime aussi m'y promener, mais ne saurais en parler aussi bien que toi.<br /> Bonne fin de semaine.<br /> D@net.
Répondre
M
Coucou D@net ;-)Tout ce quartier du 13e est bien agréable... j'ai encore quelques coins en réserve.Bon WE ;-)
A
PLAQUE DE RUE<br /> <br /> "Maître Po, Guide du XXI°siècle, cultivant l'Art sous toutes ses formes : écriture, photographie citadine - avec une prédilection pour l'espèce féline (sous toutes ses formes ?...),dans un esthétisme sans faille sublimé par un esprit fin, non dénué d'humour. "<br /> <br /> Vu la grandeur de la plaque, c'est une Avenue qu'il te faut ! Je te la donne.<br /> <br /> PS.Qui lit par dessus l'épaule de l'autre ?(cf le commentaire de Kinou). Quant au féminin de "précurseur",même " prédécesseur" n'en a pas ! Est-ce à dire qu'il n'y avait rien avant l'homme-masculin ? Pourtant LA matière et L(A)'énergie sont féminins, non ?...<br /> Toutefois, merci de ne pas avoir proposé " antédiluvienne " !!!<br /> <br /> NB.( Plaque réactualisée le 6 Novembre 2007 )<br /> A signaler que Maître Po de Bubulle était avare des représentations picturales de son fidèle félidé.<br /> <br /> (Je fais miaou avec vous, les filles !)
Répondre
M
Merci pour la plaque, Alice ;-)Je la relirai dans les moments de flottement. Et je me vois désormais contraint de consacrer un article à mon félin, ton miaulement est irrésistible (et bravo pour ton association d'anagrammes ;-)
Q
J'y comprends rien... Bubulle c'est Val'r maintenant ???<br /> <br /> ;-) dommage je n'avais pas pensé à le faire ;-)
Répondre
M
C'était un moyen comme un autre de montrer son impatience... et le message est bien reçu ;-Þ
B
Tu traques le félin mais tu ne donnes plus de mes nouvelles! Je suis sûr que mes admirateurs attendent avec impatience de savoir ce que je deviens...
Répondre
M
Non... tu t'y mets aussi... pfff... je vais finir par céder ;-)
L
je suis une inconditionnelle de vos promenades dans Paris, cher Maître, je m'y évade, je découvre des merveilles, des endroits fantastiques, des gens du même tonneau, et toujours, vos images de félins splendides (souvent dormant ou sur le point de , quelle belle vie que celle des chats !!), bref, un plaisir immense s'empare de moi lorsque je lis vos papiers sur Paris. en résumé, MERCI!!
Répondre
M
En gros, le même genre de plaisir que celui que j'ai à lire tes commentaires, Louise ;-)
M
bien alignées et bien sages ... tu as photographié le chat .. où est la sorcière qui va nous animer tout ça ?? ;-)
Répondre
M
Euh... j'aurais pas dû ? ;-)
C
Ne sois pas si étonné cher MP car si ce Dieulafoy était venu me "voir" c'eût été pour constater mon décès. Ensuite, libre à lui de prendre une tasse de thé. De toute façon, je n'aurais rien vu. Tu vois, un homme peut également venir me voir pour autre chose que du thé et des biscuits.<br /> Ok, je sors. Bonne soirée à toi Maître Po.
Répondre
M
Tu fais bien de sortir... Et si ce sont les deux seules possibilités, je reprendrai bien un peu de thé, moi ;-) (avec des biscuits...)
A
Les Dieulafoy que je préfère personnellement sont Jane et Marcel, archéologues de leur état et découvreurs de la fameuse Frise des archers, l'une des plus belles pièces des collections du Louvre, extraite des fouilles de Suse dont ils sont les "inventeurs". <br /> Il faut lire "En mission chez les immortels" de Jane Dieulafoy, qui relate l'épopée que ces deux personnages hauts en couleurs ont vécue, lancés dans le désert à la recherche des ruines de Suse, et devant se défendre des pillards, braver la soif et les fièvres et désarmer le fanatisme des mollahs du cru, le tout au XIXème siècle. C'est chez Phébus et ça se lit comme un polar ;-)
Répondre
M
Merci de partager tes connaissances, Adèle ;-) En plus, la Frise des Archers, je l'avais photographiée voilà plus de deux ans. Le temps de retrouver ma photo et la voici : Quant au livre, la référence est notée ;-)
M
Le chat est de la même couleur que ma petite Miranda, mais il a un air plus sauvage, mois affable!
Répondre
M
C'est toute la différence mâle / femelle ;-)
C
Cette rue est très sympa, et le matou ressemble à ma petite Luna (eh oui, il y en a des chats chez moi : Titi, Pupuce, Luna et Choupi. Mais, à supposer que je sois née entre 1840 et 1911, je n’aurais pas aimé croiser ce docteur Dieulafoy, aussi charmant que fût cet homme. Cela dit, je ne m’en serais pas aperçue puisque, s’il était venu me voir, c’eût été pour tout autre chose qu’une tasse de thé et des petits gâteaux.
Répondre
M
Quatre chats ! Bravo Chana ! Sinon, je suis étonné d'apprendre que quand un homme vient te voir, c'est pour autre chose qu'une tasse de thé ou des petits gateaux ;-Þ
'
On dirait une panthère ce matou.<br /> Un quartier de Paris que je ne connais toujours pas...
Répondre
M
Une telle obstination... à moins que ce ne soit de l'abnégation ;-)
F
Et merci de cette découverte ^^ Je connaissais pas ^^'<br /> J'aime beaucoup la photo du chat ^o^
Répondre
M
Je te rassure, la plupart des parisiens ne connaissent pas bien Paris, quant aux banlieusards, je n'en parle même pas ;-)<br /> Et oui, la petite panthère était mimi ^_^
J
Bonjour cher Maître...<br /> De retour après un périple en Limousin, je raconte et je me rends compte qu'il me manque les photos... il faudra que je m'y mette.<br /> c'est vrai ce Paris que tu nous montres n'est pas ordinaire. Le regard du matou non plus d'ailleurs... remarquable !<br /> Amicalement<br /> jean-marie
Répondre
M
Bonsoir jm2 ! Que serait le poids des mots sans le choc des photos ? ;-)
K
Quel alignement... étonnante cette rue que l'on dirait tirée au cordeau !<br /> 44... Alice a devancé ton article ;-)<br /> Et combien y avait-il de poteaux ;-Þ
Répondre
M
Pour être honnête, le nombre de maisons, je l'ai trouvé sur Internet ;-Þ<br /> Et Alice a toujours été une... euh... je viens de réaliser que précurseur n'existe qu'au masculin, dingue, non ? ;-)
L
c'est bien ces "visites virtuelles"... je ne vais presque plus être obligée d'aller à Paris cette année... ;D
Répondre
M
Heureusement que tu as écrit presque... sinon, je me voyais contraint de mettre fin à ma catégorie Dans les rues de Paris ;-Þ
L
Décidément, cher MP, Paris a encore de quoi me surprendre.<br /> Je suis impressionnée que tu ailles jusqu'à compter le nombre de maisons d'une rue pour être toujours plus précis dans tes articles.<br /> <br /> Enfin, ma réflexion concernant l'article de ce jour est que si tu recommences à écrire en illustrant de tes photos, c'est que ton pc va mieux et lorsque ton pc va mieux, c'est que l'on peut déjà apercevoir le bout des moustaches de Bubulle (pour ne pas dire celui de sa queue !) ;-)<br /> Oui,je sais, je suis pénible a insister de la sorte, mais que veux-tu, je suis un peu en manque de lui et de tes mots à son attention que lui "vole" sans qu'il ne m'en veuille, du moins, je l'espère.
Répondre
M
'lut Lut' ;-)Mon micro semblait marcher à nouveau, comme tu l'as si justement deviné, mais ce matin, il m'a lâché en pleine rédaction de l'article, j'ai dû le terminer sur un autre. Heureusement, les photos étaient déjà chargées... mais bon, c'est un peu pénible quand même.Bubulle... oui, certainement bientôt... En attendant, je vais lui faire part de ta langueur. Nul doute qu'il en sera infiniment touché et qu'il remuera tous les bouts que tu évoques ;-Þ
C
Jolie rue calme où la panthère noire de service est chargée de surveiller les étrangers fourvoyés.Regard pas très amène ! Gare au coup de griffe à l' imp(r)udent qui oserait approcher......
Répondre
M
Oui, c'était un de ces félins dont la majesté n'a d'égale que la puissance, dont l'amitié peut être aussi profonde que les blessures qu'il peut infliger... Je l'ai échappé belle, finalement ;-)
Q
J'ai aimé te suivre dans cette rue... Molière n'était pas loin en effet ! et j'ai beaucoup appris, comme toujours !<br /> <br /> Ton félin était une panthère, je crois bien...<br /> <br /> ... tu as risqué ta vie pour nous montrer encore un peu de ce Paris où tu te sens si bien. Mais sois prudent. Il n'y aura pas toujours des portes pour te protéger ;-)<br /> <br /> Ah, j'allais oublier ! Superbe imparfait du subjonctif !<br /> <br /> Passe une belle journée, Maître Po.
Répondre
M
Je ferai bien attention la prochaine fois, Quichottine, je te promets ! Et tous les imparfaits du subjonctif sont superbes ;-)