La vérité nue
Kevin Bacon et Colin Firth, l'affiche est attirante. Il y en a une autre d'affiche, d'ailleurs, tout aussi attirante, c'est... ben, euh... l'affiche du film, celle qui est affichée partout.
Karen O'Connor (Alison Lohman) est une jeune journaliste chargée de la rédaction des mémoires de Vince Collins (Colin Firth) qui formait autrefois, un duo vedette avec Lanny Morris (Kevin Bacon). Ils s'étaient séparés, 13 ans auparavant, après la mort suspecte et non élucidée d'une jeune fille, et mènent depuis des carrières distinctes. Mais Karen rencontrera fortuitement Lanny Morris, sans oser lui avouer sa véritable identité. Elle deviendra, malgré elle, à la fois la responsable et la victime de terribles évènements.
Atom Egoyan, autant dire que je ne connaissais que de nom. Quant au roman dont le film est tiré, c'est simple, je ne connaissais ni le titre ni l'auteur, Somebody loves you de Rupert Holmes (bien que le titre original du film soit en fait Where the truth lies). Une vraie découverte donc, à tous points de vue. Mais c'était les vacances et puis cette affiche... bref, passons, je me suis donc laissé tenter. Et je ne l'ai pas regretté.
Tout dans ce film est fait pour me plaire : la musique, presqu'obsédante, le ton narratif qui m'est si cher, puisque l'histoire est racontée à la fois par Alison Lohman et par Kevin Bacon, les époques fidèlement reconstituées (1959 et 1972), la richesse des personnages... car si l'on apprend beaucoup sur la personnalité des deux duettistes, l'on en découvre au moins autant sur celle de la journaliste. Amour, sexe et drogue sont les moteurs de cette histoire, mais même si cela fait un peu cliché, n'est-ce pas la réalité, même de nos jours ? Surtout le sexe, très présent dans le film, violent et excitant, mais jamais gratuit. La drogue, quant à elle, y est banalisée, souvenir d'époques révolues. Et l'amour ? Je vous laisse découvrir les ravages qu'il peut provoquer...
Cela commence comme un reportage mondain avec des relents de scandale ou comme un thriller avec une enquête sur un meurtre déjà ancien, mais l'intrigue se concentre rapidement sur l'exploration de trois êtres ambigus dont les relations croisées évoluent sans cesse sans que nous puissions les prévoir, emportés par une histoire prenante qui ne nous laisse pas totalement intacts.
Que s'est-il passé ce fameux soir de 1959 ? Le problème est qu'il est difficile de parler du film sans parler de l'histoire et de ses nombreux bouleversements. Dois-je alors me contenter de dire que j'ai bien aimé ce film ? Je suis convaincu que c'est même inutile... Cela faisait quelque temps que je n'avais été au cinéma, j'en suis ressorti retourné, émerveillé et réconcilié.
Et si vous voulez voir la fameuse affiche, voici le site officiel.
[La vérité nue, Atom Egoyan, 2004]