Si vous avez manqué les épisodes précédents : Pashupatinath recèle un terrible secret. J'ai néanmoins réussi à y pénétrer , moyennant un lourd tribut. La révélation est proche.
L'endroit est séparé en deux par la rivière Bagmati. Depuis le pont joignant les rives, mes yeux remontent son cours. Au Nord, de nombreuses personnes sont rassemblées, mais il y a également beaucoup de singes. La photo est réduite, mais sur l'original, l'on en dénombre une bonne quinzaine.
Certains y font même leurs ablutions, en aval des singes. Belle confiance. Mais bientôt, ma tranquillité allait prendre fin de manière dramatique.
Il est fréquent dans les endroits intensivement touristiques, comme Durbar Square, de se faire aborder par des guides parlant français, qui vous proposent leurs services, contre quelques roupies. Ici, je me sentais préservé. Quelle méprise...
Son approche fut insidieuse. Parlant un français rocailleux mais compréhensible, il se mit à me suivre dans le moindre de mes déplacements, décrivant en détail la moindre chose que je remarquais. Il commit néanmoins une erreur. La moindre occasion lui était bonne de parler de Brahma et de ses véhicules. Et moi, les véhicules de Brahma pendant plus d'une demi-heure... surtout que je n'avais aucune idée de ce dont il voulait parler. Même aujourd'hui, j'ai de graves lacunes concernant les véhicules des divinités hindoues. 300 roupies (3,6 €) auront raison de sa volubilité. Et puis, un second est arrivé. Plus accessible, il connaissait même Paris et sut rester à l'écart tout en maintenant sa présence. Et surtout, aucune allusion aux véhicules de Brahma ! Quel bonheur !
Intrigué par les plateformes que je pouvais voir à intervalles réguliers, devinant inconsciement que Pashupatinath allait bientôt me livrer son mystère, je le questionnai. Que sont ces étranges plateformes, m'enquis-je ? Il me répondit que c'étaient des ghats. Bien avancé, je me sentis obligé de demander à quoi pouvait bien servir un ghat. Il me regarda, interloqué : Voyons, me dit-il, haussant les épaules, les ghats servent aux crémations.
[Pashupatinath, Népal, mai 2007]