Les deux brebis
Avant toute chose, je dois avouer que j'ai conscience du caractère calamiteux mais obscur du jeu de mots du titre car, comme tout le monde peut le constater, elles sont bien plus que deux, mes brebis. Mais il m'aurait été aussi difficile de ne pas le faire qu'il m'a été impossible, dans l'affolement de leur passage, de prendre une photo où n'en auraient figuré que deux... Et pour ceux qui ne l'auraient pas trouvé, laissez votre souris traîner sur :
Les deux brebis
La veille, déjà, j'avais entendu leurs bêlements mais les pauvres étaient enfermées dans leur hangar - j'ai du mal à appeler ça une bergerie - et je n'avais donc pu les voir. En ces périodes de canicule, elles ne sortent que quelques heures par jour, pour être rentrées vers dix ou onze heures, avant que le soleil ne les frappe trop durement. C'est donc de très bonne heure que je les attendues, au pied du viaduc.
Six heures trente. Le soleil se lève à peine, j'en profite pour prendre une photo qui pourrait, le cas échéant, me servir à illustrer un article, mais point de brebis à l'horizon. Malgré la chaleur qui règne dans la journée, il ne fait pas spécialement chaud, même plutôt frisquet. Je m'inquiète, les aurais-je donc ratées ? Pourtant, quelques minutes plus tard, elles sont là. Toutes là. Quelques centaines. Elles passent devant moi, leurs mamelles pleines de cet or blanc qui a fait connaître le roquefort dans le monde entier. Et moi, incapable de leur montrer la sympathie que j'éprouve à leur encontre (et qui ne s'apparente nullement à de la reconnaissance, puisque je ne mange pas de roquefort), je me contente de regarder passer ce flot laineux, ininterrompu et impétueux. En prenant quand même quelques clichés.
-> Paris - Barcelone - Paris : tous les articles [Millau, Aveyron, juillet 2006]