L'anglais musée
À chaque fois que je suis allé à Londres, j'ai visité le British Museum. Les raisons en sont multiples. Son emplacement le rend incontournable, les photos sont autorisées et son prix d'entrée - pay what you want - attractif. Peut-être ne me suis-je pas systématiquement acquitté du tarif conseillé, mais sur le nombre de visites, j'ai la conscience tranquille. Mais la principale raison est tout autre.
Pour continuer les confessions d'un touriste conquis, si je me suis parfois aventuré dans des départements exotiques au sens propre comme figuré, c'est bien évidemment les antiquités égyptiennes qui m'ont attiré, le British Museum étant certainement le musée hors d'Egypte le plus riche en ce domaine. La pierre de Rosette en est la pièce maîtresse. Celle que l'on pouvait contempler en toute liberté dans le temps, se trouve aujourd'hui parée de vitres qui n'enlèvent cependant rien à son côté fascinant. Il y a aussi cette sculpture colossale de Ramsès II, et toutes ces statues, plus solennelles les unes que les autres. Et puis, il y a Ginger...
Ginger est mort il y a plus de 5000 ans, vers 3400 avant JC, à une époque où les techniques de momification n'existaient pas encore. Les corps étaient placés en contact direct avec le sable, sec et chaud, qui, en absorbant l'humidité et en empêchant les bactéries de proliférer, les maintenait dans cet état remarquable. On ne peut cependant s'empêcher de ressentir un malaise devant la dépouille de cet homme qui a bien dû être vivant puisqu'on le voit mort (la science a de cruelles certitudes).
Le British Museum a connu un bain de jouvence en 2000, pour le Millenium, comme tout Londres, d'ailleurs. Mais s'il est aujourd'hui un point de passage obligatoire lors d'un séjour londonien, il l'a toujours été.
[British Museum, Londres, juillet 2005]