Bagatelle... on éprouve un plaisir unique à s'y abandonner !
(euh... je parle du parc, évidemment)
Je vous avais parlé des Jardins de Cristal (à deux reprises, même) que le parc de Bagatelle avait exposés à la fin de l'année dernière. Aujourd'hui, je vous présente les vedettes séculaires et indéracinables (du moins, espérons-le) du parc, les arbres. Et en ce mois de novembre 2008, ils nous offraient un festival de couleurs uniques...
Comment ne pas alors penser à l'Automne de Lamartine ?
Salut, bois couronnés d'un reste de verdure,
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards.
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire.
J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois.
Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés je trouve plus d'attraits.
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais.
Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui.
Et sous le feuillage flamboyant, le promeneur, ému par tant de beautés si naturelles, au terme d'un périple mélancolique et enchanteur, se reposera... tout naturellement.
[Parc de Bagatelle, Paris XVIe]