Il était une fois Walt Disney
N'oubliez jamais que tout a commencé par une souris.
[Walter E.Disney]
Beaubourg est encore en grève. Moi qui pensais pouvoir aller voir l'exposition Klein, ne pouvant non plus aller voir le nouveau musée des Arts décoratifs, fermé le lundi pour cause de proximité du Louvre, je me suis consolé au Grand Palais en allant voir Il était une fois Walt Disney. Cependant les photos y étant interdites, j'ai dû illustrer cet article d'un scan de carte postale.
Cette exposition fut une révélation. Si l'on passe un peu vite - à mon goût, mais ce n'est point le but - sur les origines de Mickey qui a remplacé le lapin Oswald, d'entrée on est confronté à des deux écrans qui projettent simultanément l'oeuvre de Disney et le film dont est inspiré le passage présenté. C'est édifiant, c'est lumineux.
| Fantasia rapproché des films expressionistes allemands, se voit conférer une dimension nouvelle et inconnue. Comment ne pas noter par exemple, la similitude troublante entre ces deux scènes extraites à gauche de Le Cabinet des figures de cire (1924) - et à droite, de Fantasia (1940). |
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Mais l'enchantement ne s'arrête pas là. L'oeuvre présentée est d'une richesse incroyable, puisque l'on peut contempler - moi qui voue un véritable culte aux préraphaélites - un tableau de Millais et un autre de Waterhouse ! Tour à tour, Blanche-Neige, Pinocchio, Alice ou Peter Pan font l'objet d'une analyse minutieuse des sources qui les ont inspirés, avec une profusion d'oeuvres de Doré, de Rabier ou de Moreau. Car le talent de Walt Disney ne fut pas d'être cultivé, mais d'avoir su ouvrir ses dessinateurs à la culture européenne, avec notamment une bibliothèque exceptionnelle, comportant des recueils rares de fables et de contes, les deux genres littéraires qui sont à l'origines de ses films. En revanche, certains rapprochements paraissent moins crédibles comme la mise en parallèle de la relation entre Cendrillon et sa marâtre, avec celle de Rebecca et de Madame Danvers.
Et l'enchantement se termine en apothéose avec Destino, projet avorté entre Disney et Dali. Le film, d'une durée de six minutes, n'a été monté qu'en 2003 - près de soixante ans après - au prix de nombreuses difficultés. Mais le résultat est époustouflant. La folie de Dali en dessin animé ! Une pure merveille que j'ai regardée trois fois de suite...
-> The Cheshire Cat
-> It's a small world
[Blanche-Neige et les sept nains, Disney, 1937]